Mes textes

En faisant un peu de rangement ce matin, j'ai retrouvé des textes, que je croyais perdus à jamais. Des textes que j'écrivais ado, durant ma période sombre.
Bien qu'aujourd'hui j'ai passé ce cap, que j'ai envie de rire, danser, chanter, passer des soirées entre amis, voir des films au cinéma, etc., ce ne fut pas toujours le cas.

Pourtant, j'avais tout pour être heureuse : des parents unis et qui s'aiment, qui nous aimaient mes frères et moi, des frères avec qui j'étais très proche, des amis, pas de soucis à l'école. Une maison, des animaux, à manger à chaque repas. Alors pourquoi ce mal être? Pourquoi est ce que j'étais si mal dans ma peau? Je crois que ça s'appelle tout simplement l'adolescence.

Enfin bref, voici un texte que j'avais écrit un peu plus d'un an avant le décès de mon père, et que je remanié pour son enterrement.

Le texte pour mon père :

A tout ceux que j'ai aimés
Ceux que j'ai chéris ou adorés
A tout ceux que j'ai blessés
Ces quelques mots vous sont dédiés

A ma famille
Mais aussi tous mes amis
A tout ceux que j'ai appréciés
Tout ceux avec qui j'ai bien ris
Mais aussi pleuré ou eu du plaisir

A tous mes amis perdus
A ma famille perdue
Quoi qu'il en soit
Penser toujours à moi
Tant pis pour ce que je n'ai pas vu
tant pis pour ce que je n'ai pas vécu
Mais la vie est parfois injuste

********************************************

Texte original, intitulé Apologies

A tous ceux que j'ai aimés,
Mais aussi ceux que j'ai détestés.
A tous mes amours passés,
A tout ceux que j'ai rêvés.
A tous les cœurs que j'ai brisés,
A tout ceux qui m'ont blessée,
Ces quelques mots vous sont dédiés :
Je vous prie de m'excuser.

A tous mes amis,
Mais aussi mes ennemis.
A tous ceux de ma vie,
Tous ceux que j'ai trahis,
Ceux a qui j'ai fais des soucis
Tous ceux avec qui j'ai bien ris,
Mais aussi pleuré ou eu du plaisir,
Je vous dis ceci : all apologies

A tous mes amours perdus,
Tous mes amis perdus,
Au loin dans l'amertume
Je vous fais toutes mes excuses.
Et tant pis pour ce que je n'ai pas vu,
Pour tout ce que je n'ai pas vécu,
La vie est tellement injuste.
Encore une fois, toutes mes excuses.

Nota : Pas de larmes, je n'en vaut pas la peine.
Babeth, mardi 16 Mai 1995.

Rien que d'y repenser, ça me fout la chair de poule.

Mais je vous assure, je vais bien mieux maintenant.
J'ai d'autres textes, je ne vais pas tout mettre maintenant, je ne veux pas risquer une vague de suicide de Pandas!
Un petit jus de bambous, ça me fera du bien tiens.

De bien jolis mots Naya !
L'adolescence pour certains est un cap difficile question de caractère.
Ce n'est pas si noir que ça, moi, entre les lignes j'y vois de l'espoir et de l'amour.

Pfiouuuuu
C'est pas un jus de bambou que je vais prendre mais plutôt un bon whisky !

Comment ça ? "Je n'en vaux pas la peine "?
Et là j'en bois un second

Trève de plaisanterie , c'est un joli texte mais c'est rien de dire que tu n'étais pas bien à cette époque.
On a tous nos périodes noires...

T'as écrit ça en 95 ?
Et si tu le réécrivais aujourd'hui ?
Avec la sagesse de l'âge , le recul, la sérénité et tout et tout ...
Si tu le réécrivais pour nous ?
Ca ne ferait pas disparaitre le texte original, ça en ferait juste un en plus

Tu me lance un défi Miss Marple? Ré écrire ma propre éloge funéraire. C'est une idée.

Ben oui !
Un éloge au goût de bambou et de bisous

Jolis textes !

Voici un autre de mes textes de l'époque, tout aussi joyeux

La mort

J'ai essayé,
Mais j'ai raté,
A mon grand regret
Car j'en avais de la volonté
Et je n'ai pas eu ce plaisir
Alors je vais vieillir
Avec cette envie de mourir
Avec cette misérable vie,
Car j'ai raté mon suicide.

         Elisabeth
        09/5/1994

Voici une variante, je ne sais pas lequel a été écrit en premier.

Le suicide

J'ai essayé
Mais j'ai raté.
Et pourtant j'en avais
De cette volonté.
Je voulais réussir
Mais je n'ai pas eu ce plaisir.
J'ai raté mon suicide.
Alors je vais vieillir
Avec cette envie de mourir
Et ce refus de vivre
Cette misérable vie

Elisabeth
Le 9 mai 1994

J'en ai d'autre encore en réserve.

Bah dit donc, c'était vraiment une période très très sombre !

Oui la vie pour certaines personnes, c'est des hauts et des bas, j'espère que maintenant Naya tu es dans le haut

Rhooopuréelavache !

Jolis textes !

Je te rassure Lafleur, j'ai passé ce cap, il y a bien longtemps. Ca n'a duré que le temps du lycée.
J'avais une liste genre "les 10 meilleures façons de se suicider".
Quand ça a été mieux, comme si je faisais une sorte de thérapie ou de je ne sais quoi, j'avais repris cette liste et indiqué pourquoi ce n'était pas bien. Par exemple à la ligne "se pendre" j'avais rajouter "au cou d'un garçon". Ou "se jeter sous un train" "non, ça abîmera mon beau visage".
Une façon de me dire à moi même "hey, ça va mieux, passons à autre chose". Je suis sûre que je dois encore avoir cette liste quelque part. Je n'ai rien jeté, ça fais partie de ma vie/mon passé.
Mais je vais beaucoup mieux les pandas!!

Journal de bord d'une confinée.
Date stellaire 2103.20
Jour de confinement 01

Heure de levée 9h35. Première interaction avec H2SO (humanoïde de sexe opposé) se solde par un conflit.
Il s'est permis de sortir de la zone de confinement Home01, pour un léger ravitaillement de 2 ou 3 objets seulement, non indispensables. Ce qui a eu le don de m'agacer, d'autant que nous avons un stock de provisions suffisant pour 15 jours. Il semblerait que le sens même du confinement et ses possibles conséquences n'est pas été correctement expliquées.

Après avoir fait un peu de ménage, mis la couette a laver pour la mettre à sécher dehors, un peu de repos devant le net.

14h, je décide de me rendre dans le jardin. Finition de tonde (commencée par H2SO la veille). Un peu de rangement.
Pas grand chose, mais comme j'utilise la tondeuse comme si c'était un mix avec une débroussailleuse, plus de jus dans les bras. H2SO à pris le relais. A présent, repos devant la Netflix, accompagnée d'un bon breuvage à base de H2O et d'herbe séche.

Il faut que je prenne patience, la fin du confinement est pour dans 1.5 jours. Mon responsable de centre m'autorise à sortir pour aller travailler lundi midi. Cela risque d'être long, mais il faut tenir bon.

Nous verrons bien ce que nous réserve le jour de confinement 2. L'avenir nous le dira.

Fin de journal de bord.

Un journal du confinement !
Bonne idée

Ouais pourquoi pas !

Excellente idée ! Mon H2SO est un peu tendu lui aussi par moments, hihi ! Mais très discipliné.

H2SO ?! c'est quoi ?

Miss M, c'est indiqué dans le journal : Humanoïde De (2) Sexe Opposé.

Merci Naya, j'avais pas imprimé !

Tiens bon Naya, tiens bon. Le confinement de H2SO devrait s'achever ce week end.
Ca n'a pas été tous les jours facile. Encore une embrouille ce matin. Mais tiens bon.




Rien à voir avec le confinement (quoi que, va savoir). Un truc qui me trotte dans la tête depuis 2 ou 3 jours. Fallait que ça sorte.
Du coup, j'ai tout noté ce matin vers 2h, vu que je n'arrivais pas à dormir.

Je suis au bord d'une falaise. Un léger vent souffle dans mes cheveux. Il fait froid, mais je ne sens rien. Le vide est sous mes pieds.
Mes yeux sont comme fascinés par ce néant . Ce serait si facile d'y plonger.
Au loin j'entends des voix, des rires, des chants. On s'amuse, on fait la fête.
Mais seul un murmure parvient à mes oreilles. Je ne les entend pas vraiment, je suis hypnotisée par ce trou béant qui m'appelle.
Il m'attire. J'ai envie d'y plonger,de me laisser tomber. Que se passerait il si je faisait ces quelques pas. Est ce que je volerais? Est ce que je stagnerais dans les airs ? Combien de temps vais-je mettre à toucher le sol ?
Inconsciemment je fais un petit pas.
D'ailleurs, qu'est ce qu'il y a en bas ? Je ne vois même pas le fond. La mort ou la vie éternelle ? J'avance encore un peu, comme attirée.
Rien ne me manquera et je ne manquerais à personne. Plus rien ne compte maintenant.
Encore un pas. Au prochain, ma curiosité sur ce vide sera assouvie.

Une mélodie me parvient et mon attention est reportée sur elle, j'en oublie ce qui me fascinait juste avant.
Ce son est entraînant, je tourne la tête vers la foule. Mon pied se décolle un peu du sol et tape au rythme de la musique.
Et je te vois, un peu en retrait de la foule.
Sans m'en rendre compte, mon corps entier est tourné vers toi. J'entends de plus en plus la musique. J'ai encore fais un pas, mais cette fois vers toi, dos à la falaise. Et j'avance encore un peu, hésitante. Tu me tends la main sans rien dire. J'accepte l'invitation et continue d'avancer lentement.
Je vois bientôt tes yeux marrons et rieurs. Mon pas s'accélère, tout comme mon cœur. Je ne vois plus que toi. Et je ne sais pas comment, mais ma mains se retrouve dans la tienne, et tu m'entraîne dans la foule. Je ne pense même plus au précipice.
Et alors on danse, on tourne, on s'amuse, on rie.
Le temps ne s'écoule plus, les autres n'existent plus.
Il n'y a plus que toi et moi. Et la musique.
Je voudrais que ce moment dure toujours.
Non, peu importe combien de temps il va durer. Ce qui compte vraiment, c'est qu'il aura existé. Et que nous l'aurons partagé ensemble.

Ouf !
Heureusement,il y a l'instinct de survie !
Ou un ange gardien ?!

Oui l'ange gardien ou bien ........ toi même Naya !

Ouf ça finit bien !
Oui, c'est peut-être toi adulte qui vient chercher l'ado que tu étais...
(je sais, je dis des choses étranges)(c'est le manque de chocolat)(je vais en chercher)

Ah oui, je n'y avais pas pensé. Et si c'était une partie de mon esprit qui me sauve moi-même??
Comme quoi, on peut interpréter les choses différement.

Et oui, je n'écris pas toujours que des choses tristes

Voilà ce qui m'est venu à l'esprit ce matin :

La valise.

Beckie avait pris sa décision. Le bagage était dans l'entrée, devant la porte, la poignée relevée, prêt à être emmenée.
Elle avait pris la grande valise bleue, celle qui les avait emmenait, elle et Georges, dans quelques lieux de vacances. Si peu de fois, d'ailleurs. Elle y avait disposé quelques vêtements, un nécessaire de toilettes, une paire de pantoufles.
Elle avait beaucoup réfléchit ces derniers jours. 15 ans de mariage, de mascarade. Toujours sourire devant les gens, paraître heureux. Alors qu'au fond d'elle-même une rage la consumait. Quand la porte se fermait et que les derniers invités étaient partis, son sourire s’effaçait. Elle revenait dans sa triste vie.
Ils ne partaient pas souvent en vacances, et encore moins en weekend. Georges n'était jamais disposé à partir. Quelques fois, elle avait elle même fait des réservations, sans le prévenir à l'avance. Il était content de ces escapades, mais il n'était pas question d'en faire de trop. Beckie aurait tant voulu qu'un jour Georges lui fasse la surprise, mais ça n'arriverait jamais, il n'en aurait pas l'idée.
15 ans qu'elle s'occupait de tout, des courses, du ménage, du linge. Ah, il était fier Georges, quand le repas arrivait sur la table devant les yeux des invités ébahis, bien fumant. Fier de dire que sa femme avait encore réussit le plat, ou que le vin provenait d'un petit négociant local.
15 ans qu'après les fêtes, elle finissait de tout ranger seule. 15 ans qu'avant de se coucher elle mettait une lessive ou bien le lave-vaisselle en route, parce que Georges, lui, était fatigué.
15 ans qu'elle s'occupait de son linge, le lavait, le repassait, le pliait.
15 ans que rien n'allait, mais qu'elle serrait les poings et les dents. Certe il n'était pas violent, jamais un geste déplacé. Ni une parole de travers. Il ne regardait pas à la dépense, elle pouvait acheter ce qu'elle voulait. Mais ça ne faisait pas tout. Il restait des heures devant sa sacro-sainte télé, toute la soirée, attendant que le repas soit servi.

Aujourd'hui, c'était fini. La valise trônait dans le couloir. Le principal dedans, pour le reste, on verra un autre jour. Dans quelques minutes, quand Georges rentrera, la maison ne sera pas vide. Beckie avait pris sa journée, sans rien lui dire. Elle sera devant la table de la salle à manger, à chantonner le regard dans le vide, comme maintenant. Il lui demandera ce qu'est cette valise, et où elle va.
Alors calmement, elle lui dira que se sont ses affaires à lui, du moins une partie. Et, calmement, elle lui expliquera que ce soir, il ne dormira pas à la maison, ni demain, ni plus aucun autre soir. Il pourra récupérer le reste de ses affaires plus tard. Et qu'il peut aller se faire foutre.
Et ça, il ne s'y attendra vraiment pas, notre Georges. Cette idée la fit sourire.
Son sourire était toujours là, quand elle entendit le bruit de la clef dans la serrure.


Merci d'avoir lu. J'ai déjà un autre truc en tête.

Ah surprenante la fin ! J'aime bien. Auto-biographique ou ...?